La chute des marchés boursiers de lundi : une autopsie à froid

Trois hommes d’affaires en costume sont en pleine dégringolade, suivant la trajectoire d’une flèche rouge pointant vers le bas, symbolisant la chute dramatique des indices boursiers. Leurs mallettes s’échappent de leurs mains, accentuant le sentiment de perte de contrôle. Le ciel bleu et les nuages en arrière-plan contrastent avec la gravité de la situation économique évoquée. Le logo ‘Sagora…’ apparaît en haut à droite, ajoutant une touche d’identité visuelle à l’image. Cette image illustre la chute des marchés boursiers.

C’était sur toutes les lèvres, des investisseurs chevronnés aux néophytes : lundi, la chute des marchés boursiers fut spectaculaire, faisant ainsi trembler l’économie mondiale. Le tableau est sombre : des chiffres du chômage qui déçoivent, la débâcle des places asiatiques, une Apple délaissée par Warren Buffet, et l’escalade des tensions entre l’Iran et Israël en toile de fond. Aucune place boursière mondiale n’a été épargnée.

Cet effondrement est-il une simple correction boursière ou un prélude au désastre ? Il convient de disséquer cet événement, et qui de mieux que notre chère Tante Agathe pour nous éclairer ?

Sell in May and come-back in September : une maxime éprouvée ?

Lundi 5 août, la panique régnait sur les marchés. À la clôture, le Nasdaq, baromètre du secteur technologique, enregistrait une chute de près de 4 % (notamment entraînée par une baisse de 6,7 % de Nvidia, la célèbre entreprise de microprocesseurs qui avait brièvement dépassé Microsoft en termes de capitalisation). Le S&P 500 reculait de 3 % et le Dow Jones de 2,6 %. Par rapport à leur sommet de juillet, ces indices ont chuté respectivement de 7 %, 8,5 % et 6 %.

L’international n’est pas en reste. Il suffit de noter la baisse historique de 12,4 % de l’indice Nikkei (Tokyo) ou encore la chute de 2,1 % du CAC 40 (Paris).

Les raisons de cette chute des marchés

Des chiffres décevants : l’ombre d’une récession imminente

À l’origine de cette débâcle, une peur croissante d’une récession aux États-Unis, alimentée d’abord par un indice des directeurs d’achat manufacturier en contraction. En effet, l’indice PMI de l’ISM, qui évalue les conditions économiques des entreprises manufacturières à travers un sondage de 400 directeurs d’achat, s’est établi à 46,8, en baisse par rapport aux 48,8 de juillet. En dessous de 50, cet indice signale une contraction. Ensuite, les chiffres du chômage du mois de juillet publiés dans un rapport sur l’emploi ont déçu, atteignant 4,3 % contre les 4,1 % anticipés.

La sueur du pays du soleil levant

La dégringolade de la Bourse de Tokyo a également eu son rôle à jouer. Elle résulte probablement de la surprenante hausse des taux directeurs par la Bank of Japan (BoJ), provoquant une remontée du yen à son plus haut niveau depuis janvier après des mois de chute libre. Cette reprise du yen a pénalisé les valeurs japonaises tournées vers l’export, expliquant la chute de l’indice Nikkei. De plus, cette hausse a mis à mal les adeptes du « carry trade », une stratégie consistant à emprunter dans une monnaie à faible taux d’intérêt (comme le yen) pour investir dans une monnaie à fort taux. En effet, avec l’augmentation des taux directeurs, cette stratégie est devenue moins attractive, l’emprunt en yens étant désormais plus coûteux.

L’effet papillon de Warren Buffet

Parmi les autres catalyseurs de cette chute des marchés boursiers, il y a la décision de Berkshire Hathaway, le holding de Warren Buffet, de se séparer de près de la moitié de ses actions Apple. La décision du « sage d’Omaha », perçu comme un investisseur avisé, a ébranlé les marchés, incitant d’autres investisseurs à suivre son exemple. Parallèlement, l’escalade des violences au Moyen-Orient a ajouté une dose supplémentaire de volatilité aux marchés.

Face à ces événements, certains journaux n’ont pas hésité à adopter un ton apocalyptique avec des titres tels que « lundi noir », « Wall Street cède à la panique », ou encore « chaos sur les marchés ». À les lire, on pourrait croire que la fin du monde financier est proche, d’autant plus que lundi, l’indice de volatilité (VIX), surnommé « l’indice de la peur », a bondi comme un lapin, reflétant les craintes des investisseurs. Mais devons-nous vraiment redouter une crise sans précédent ?

La lumière au bout du tunnel

Heureusement, depuis ce « lundi noir », les marchés ont repris leur souffle. Notre chère Tante Agathe, toujours prête à analyser les fluctuations boursières, a pris du recul pour examiner les performances hebdomadaires de nos indices favoris. En fin de compte, sur la semaine, le S&P 500 n’a baissé que de 0,045 %, une broutille, tandis que le Dow Jones a reculé de 0,6 % et le Nasdaq de 0,18 %. Même Apple, après sa rupture difficile avec Warren Buffet, n’accuse plus qu’une baisse de 1,6 % (contre 5 % lundi). Certes, l’indice Nikkei affiche toujours une baisse de 2,5 %, mais il revient de loin.

Les leçons de Tante Agathe

Quelles leçons tirer de cette histoire ? Tante Agathe nous rappelle que les chutes boursières, font partie intégrante des cycles des marchés. L’histoire financière n’en est pas à son premier Krach d’essai, et heureusement, ils n’ont pas tous eu le même impact que ceux de 1929 ou de 2008. Comme un sprinter épuisé, le marché a parfois besoin de reprendre son souffle pour repartir de plus belle. 

Certes, à court terme, une décision (comme celle de la Bank of Japan de remonter ses taux directeurs) peut provoquer une forte volatilité sur les marchés, pouvant donner lieu à des baisses impressionnantes. Cependant, sur le long terme, ce sont les résultats des entreprises qui influencent la bourse

Nous l’avons déjà souligné dans un précédent article : il est presque impossible de prévoir l’évolution des marchés ou de les battre tant ils tendent vers l’hypothèse des marchés efficients (sous leur forme semi-forte). C’est pourquoi Tante Agathe nous le rappelle une fois de plus : l’important n’est pas de jouer les apprentis sorciers en essayant de prédire les fluctuations à court terme, mais plutôt de se prémunir contre les risques de volatilité en diversifiant ses investissements, tant en termes d’actifs que de temporalité.


Vous souhaitez naviguer plus sereinement sur les eaux agitées des marchés financiers ? Apprendre à mieux appréhender une chute des marchés boursiers ? N’hésitez pas à visiter notre site internet pour découvrir notre programme de formation en gestion de portefeuille !

#FormationFinancière #GestionDePortefeuille #FinancePersonnelle #Diversification


  • 20, 22 et 24 août à Knokke
  • 19, 21 et 23 août à Knokke
  • 28 et 29 novembre à Bruxelles

Sources :

Retour en haut